Exposition « THE WILD SIDE – Art et graphisme contemporains »

Du 9 au 18 novembre 2018 se tiendra à la salle d’exposition du CFP Arts l’exposition « THE WILD SIDE », réunissant des travaux d’artistes et de graphistes romands autour de la question des frontières et des addictions.

A quelques mois de la commémoration du trentième anniversaire de la chute du mur de Berlin, force est de constater que la frontière physique et symbolique qu’il a incarnée entre l’est et l’ouest de l’Europe sur une période presque équivalente a cédé la place à de nouvelles frontières plus complexes dont on ne cesse de mesurer les effets sur l’individu et la société: celles entre la réalité et le virtuel, le vrai et le faux, la richesse et la pauvreté.

Dans le cadre de la semaine des médias, les élèves de la section graphisme deuxième année du CFP Arts ont été invités à concevoir des affiches sur le thème des addictions aux nouvelles technologies. Il en est ressorti une cinquantaine d’affiches aux slogans originaux, accompagnés parfois de visuels percutants, qu’il nous a semblé intéressant d’introduire dans une scénographie qui mette en avant leur double nature d’affiche et d’objet de réflexion.

Le mur sur lequel elles seront présentées, confié à des adeptes du street art, sera la pièce centrale de l’exposition. Séparant l’espace d’est en ouest, il devrait posséder certaines des qualités que l’artiste allemand Joseph Beuys reconnaissait au mur de Berlin, qu’il recommandait cependant de surélever de cinq centimètres afin de lui donner de « meilleures proportions ».

De part et d’autres de ce mur seront exposées des oeuvres d’artistes et de graphistes romands dont la plupart sont en lien avec la notion générique de frontière. Le photographe Olivier Christinat, en voyage à Berlin quelques jours seulement avant la chute du mur, en a ramené des images dont le calme méditatif et la géométrie austère sont loin de laisser présager le cataclysme imminent. Le graphiste Laurent Cocchi, fasciné par les paysages industriels de l’Europe de l’Est, y a réalisé des photographies d’architecture et des portraits envoûtants qui, a contrario, attestent des survivances d’une autre manière de vivre et d’habiter l’espace.

Dans un tout autre registre, les récents « tableaux-textes » de Christian Robert-Tissot pointent les failles d’un occident privé de repères, sous la forme d’injonctions aliénantes et de questions existentielles aux allures de slogans publicitaires. Vincent Kohler a moulé dans du béton deux emblèmes forts de l’Amérique (et du Far West en particulier), un chapeau et une botte de cow-boy prête que l’on sent prête à « botter le cul » aux immigrants clandestins, tandis que Laurent Goei, dans une installation vidéo, présente un Yves Saint-Laurent comme exilé de lui-même annonçant de derrière la vitre d’une limousine son retrait de l’univers de la mode.

Cette exposition présentera également des oeuvres plus intimistes ou contextuelles, dont certaines jouent explicitement sur les frontières entre l’art contemporain et les arts appliqués. Elle invitera enfin à réfléchir à l’évolution du statut de l’artiste lui-même, qui, avec la reconnaissance du design et du street art, a profondément évolué en trente ans.